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"La FSU fait sienne la conviction que notre époque est celle d’une prise de conscience par les peuples de l’unité de leur destin. Nombre de biens et de services sont appelés à entrer dans le patrimoine commun de l’humanité, ce qui appelle une large appropriation sociale et la mise en oeuvre de services publics à tous niveaux." (Congrès de Lille, 2010).

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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 00:51

Malgré des interventions souvent bien plus critiques que l'avis du CESER lui même, la seconde assemblée régionale a adopté un texte entérinant le Budget Primitif 2015. Parmi les nombreuses inquiétudes on notera: la baisse globale des dépenses et le manque d'ambitions, l'absence de politique volontariste en matière d'illettrisme et le retard prévisible dans l'utilisation des fonds européens... La CGT et la FSU ont voté contre l'avis.

 

Ci-dessous le texte de l'intervention de la FSU:

 

Mesdames et messieurs, chers collègues,

 

L'avis sur lequel nous délibérons aujourd'hui propose "de prendre acte de la poursuite des politiques initiées par la région au cours des années précédentes". C'est bien le moins qu'on puisse faire tant ce budget prolonge les erreurs passées et préfigure vraisemblablement celles à venir, puisqu'aucun bilan sérieux de l'impact réel de ces politiques n'est jamais fait.

 

Je ne reviendrais pas -ce serait cruel- sur ce que j'ai pu dire et que vous n'avez pas voulu entendre, lors de l'examen du DOB, quant au décrochage de la Picardie, et qui a pourtant été confirmé, quelques jours plus tard par l'INSEE et dans des termes particulièrement édifiants, devant le bureau de notre assemblée.

 

Vous voulez faire une grande région qui n'existe pas, vers laquelle les évolutions ne tendent pas, qui ne peut donc résulter que d'un projet politique volontariste clair et c'est exactement ce projet qui fait défaut dans la réforme territoriale. "Le jugement sans volonté est aussi inutile que la volonté sans jugement". Notre CESER parvient parfois à cumuler les deux handicaps.

 

Regardons d'abord, chers collègues, quel est l'impact macroéconomique de ce budget primitif. Les autorisations de programme sont en recul. Les dépenses inscrites en crédits de paiement aussi. Or ce n'est jamais la dépense, quelle qu'elle soit qui crée de l'emploi. Seule la variation de celle-ci a un effet macroéconomique. Et là elle est prévue à la baisse. A moins de supposer un taux de réalisation exceptionnel, bien supérieur à ce qu'il est d'habitude. Or, toutes les réformes quant aux modalités d'intervention de la Région conduisent justement à une moindre maîtrise de ce taux de réalisation.

 

La variation des dépenses sera donc négative et à ce titre va agir négativement sur l'emploi, quelle que soit par ailleurs l'utilité ou non des dépenses engagées. Ce budget qui se donne comme priorité l'emploi va commencer par le dégrader.

 

Certes on peut expliquer certains choix. Les dotations de l'Etat sont en baisse. La fiscalité directe et la ficalité indirecte de la région aussi et le gouvernement n'est pas moins coupable que le Conseil Régional. Mais cela ne change rien à l'affaire. L'effet de ce budget va être d'aggraver une conjoncture régionale déjà extraordinairement dégradée. On ne peut donc pas dire, comme le prétend notre avis, que la contraction des dépenses n'impactera pas les politiques conduites. Bien sûr que si. Elles les impactera indirectement au travers du chômage de masse, qui les rendra moins opérantes -ou plus inopérantes, comme on voudra- et qui accentuera les inégalités, qui elles même ralentiront encore un peu plus la croissance, comme l'OCDE vient opportunément de le rappeler.

 

Tout cela ne donne rien, rien de positif en tout cas, et comme cela ne donne rien, on attend les fonds européens, comme dans les westerns on attend la cavalerie. Mais je doute fort que cela se termine aussi bien qu'au cinéma.

 

Pour la FSU, c'est donc d'une tout autre politique que la Picardie a besoin.Une politique fondée contre la lutte contre les inégalités sociales et les discriminations, une politique de développement des biens communs créateurs d'externalités positives, une politique de développement des biens collectifs en vue de satisfaire les besoins et d'abord ceux des plus fragiles, une politique qui recherche la confiance des hommes, notamment de ceux qui créent les richesses, et pas celle des marchés, car les marchés n'ont confiance que dans les intérêts de la petite minorité qu'ils représentent et dont ils défendent bec et ongles les privilèges.

 

Certes une telle politique ne peut se faire exclusivement en région. Mais la région peut donner des signes dans ce sens, en exigeant par exemple des contreparties réelles aux subventions qu'elle accorde aux entreprises, en contribuant à développer par des moyens incitatifs un dialogue social aujourd'hui en berne en Picardie au lieu d'ajouter sa pierre au moins-disant social, en utilisant la Banque Publique d'Investissement comme un réel outil pour pallier aux défaillances du marché (ce qui relève d'ailleurs de sa mission, mais qu'elle oublie trop souvent)... On est loin d'un tel cas de figure et on s'en éloigne même un peu plus à chaque nouveau budget présenté.

 

J'en arrive maintenant aux politiques sectorielles, dont je n'aborderai que l'aspect formation. A la fois la formation initiale et la formation professionnelle, car l'une ne va pas sans l'autre.

 

Dans ce domaine la main gauche de l'Etat -la collectivité territoriale- tente déséspérément et depuis des années de corriger les dégats que fait la main droite c'est à dire l'Etat national, tout en faisant semblant de ne se rendre compte de rien. Le différenciel en matière d'illettrisme grandit. Que fait-on? On proposeun dispositif ad hoc sans s'attaquer le moins du monde au flux des illettrés nouveaux qui arrivent. L'échec scolaire se développe. On propose des écoles dela deuxième chance, tout en faisant semblant de croire que le retard se réduit. J'avoue avoir bien aimé l'intervention du Recteur qui voyait dans l'accroissement du nombre d'élèves ayant plus de vingt sur vingt un seigne encourageant.

 

J'ai été rapide quant au rapport de l'INSEE, je n'insisterai pas non plus sur celui du Cereq quant à la mise en place du soi-disant service public de l'orientation, un rapport très critique qui montre le fossé d'incompréhension qui s'est installé entre d'une part ceux qui élaborent cette politique et d'autre part ceux qui sont chargés de la mettre en oeuvre au quotidien et qui savent bien qu'il ne suffit pas qu'il y ait des secteurs en tension pour que ceux qui cherchent un emploi souhaitent y consacrer leur vie.

 

Dans ce contexte adéquationniste, présenter l'orientation choisie comme un objectif majeur du service public régional de l'orientation, comme vient de le faire le président de la commission un, est assez savoureux. Mais après tout la foi du charbonnier est encore celle qui craint le moins l'hérésie.

 

En réalité l'école va mal, quel que soit l'aspect que l'on examine, et l'on ne s'en sortira pas sans en réinterroger le sens. L'école créatrice d'employabilité? Oui, sauf qu'il n'y a pas un emploi pour tout le monde.L'école émancipatrice? Difficile dans une société qui recrée partout des féodalités nouvelles et où le marbre se trouve plus souvent dans les établissements bancaires que dans les établissements d'enseignement. L'école créatrice de solidarité et de lien social? Compliqué, quand la concurrence est partout encouragée : entre rectorats, entre établissements, entre équipes pédagogiques, entre élèves, et avec tous les faux semblants qui vont avec.

 

Améliorer le climat scolaire. Evidemment. Mais quand l'ascenceur social est en panne, que les risques de mobilité sociale descendante s'accroissent, nos jeunes -et particulièrement ceux d'origine populaire- ont surtout besoin d'une place dans la société, d'ambitions collectives qui les portent et de perspectives un peu moins déprimantes. La multiplication des lieux d'échange et des dispositifs d'écoute, dans une communauté scolaire qui leur semble de moins en moins faite pour eux, peut être utile, mais elle ne remplacera jamais les anticipations positives dont bénéficiaient les générations précédentes et qui font cruellement défaut aujourd'hui.

 

Pour finir, un mot encore concernant l'apprentissage, encore une fois porté à bout de bras.... Notre avis n'affirme-t-il pas soutenir "la volonté du Conseil Régional de maintenir ses efforts en faveur de l'apprentissage" avec des autorisations d'engagement en hausse malgré des effectifs en baisse et cela pour la troisième année consécutive.

 

Dans ces conditions, je ne résiste pas au plaisir de vous lire la conclusion d'une étude du Cereq intitulée "L'apprentissage comme voie de réussite à coup sûr : une mise en question à partir de données d'insertion longitudinales". Je cite : "l'apprentissage doit une part de son efficacité à son caractère sélectif; il n'est pas accessible à tous et les profils qui y accèdent le plus souvent sont aussi ceux qui, a priori, rencontreront ensuite peu de difficultés sur le marché du travail." (Cereq, Valérie Hardi et Emmanuel Sulzer, Relief.48, juin 2014).

 

Ce qui veut dire en langage clair : l'apprentissage choisit ses apprentis en évitant les publics à risques. Il est facile dans ces conditions de prétendre ensuite avoir de bons résultats.

 

Tout cela montre combien il est nécessaire d'appliquer à l'apprentissage les mêmes exigences qu'aux autres voies de formation, d'examiner de manière concrète -et non en se basant sur des présupposés purement idéologiques- dans quelles conditions il est efficace et pour quels publics et pour quelles formations, et de le réserver à ces publics et à ces formations là.Et je suis sûr que cette démarche -que j'appelle de mes voeux, parce qu'elle est normale car il s'agit quand même de fonds publics- serait pleine de surprises si elle était tentée.

 

Je pourrais poursuivre la longue litanie des échecs à répétition, dans le domaine de la culture où la Picardie fait du surplace, dans celui de la santé où les indicateurs sont sans appel, celui du logement, où l'INSEE vient, dans un article tout récent, de montrer l'ampleur des besoins en Picardie,dans le domaine de l'innovation dont j'ai parlé au moment du DOB,...

 

Comme le dit le proverne chinois : "la première fois c'est une erreur; la seconde c'est qu'on le fait exprès".

 

La FSU votera contre l'avis.

 

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25 novembre 2014 2 25 /11 /novembre /2014 16:08

Réunion plénière du CESER ce mardi 25 novembre. A l'ordre du jour l'avis sur le DOB (Document d'orientation budgétaire). Il s'agit presque d'un copié-collé de celui des années antérieures : même politique de l'offre, même confiance dans le marché, mêmes objectifs, avec juste un peu de moyens en moins et quelques incertitudes supplémentaires. Pas de réelle ambition et guère plus de souffle dans cette langue de bois version 2014. Autant dire que le document ne suscite guère d'enthousiasme, même chez ceux qui se prononcent favorablement, sauf du côté du patronat, qui, recevant plus, demande plus encore. Du moment que ça marche, pourquoi se priver ?

 

La FSU est intervenue pour montrer l'échec de cette politique. Car la Picardie est distancée, autant sur le plan économique que social.

 

L'avis fut finalement adopté. La CGT et la FSU ont voté contre, la CFTC et l'UNSA se sont abstenues, sans expliquer leur vote.

 

Voici le texte de la déclaration de la FSU::

 

Chers collègues,

 

Avec une grande continuité et plein de certitudes, le DOB affirme une nouvelle fois la "priorité absolue à l'emploi", et cela dans le cadre d'une politique de l'offre qui prévaut aussi au niveau national, et qui vise essentiellement à améliorer les facteurs de production : d'une part par la formation professionnelle des salariés -j'ai failli dire du capital humain- pour lesrendre davantage employable, d'autre part par l'innovation pour ce qui concerne le capital tout court, avec, comme toujours, de multiples aides sans contre-parties réelles.

 

Cette politique à sens unique n'est jamais interrogée, ni par le Conseil Régional, ni par notre CESER, qui à nouveau se contente de "constater  la poursuite de l'ensemble des interventions de la Région sur les politiques qu'elle a initiées".

 

Elle mériterait pourtant de l'être tant ses résultats sont peu convaincants et aux antipodes des effets attendus. Que signifie en effetcette ode permanente à l'innovation picarde, quand le pourcentage des dépenses de recherche-développement stagne désespérément à 1,2% du PIB régional, bien loin des 3% préconisés par Bruxelles? Certes nous dépassons largement les 70% de recherche privée -autre objectif des eurocrates- mais 70% de pas grand chose, ça ne fait toujours pas beaucoup.

 

Entre 2009 et 2012, le taux decréation d'entreprises estpassé de 18,6% à 15,6% tandis que le taux de survie de ces entreprises nouvelles chutait de 53 à 50%.

 

Ce n'est pas mieux en ce qui concerne la croissance, dont le décrochage est perceptible dès 1999, avec un taux de croissance annuel moyen bien inférieur à celui de la France métropolitaine (1% au lieu de 2,2%).L'écart n'a fait que s'accentuer depuis.

 

Et si l'on cherche à dépasser cette vision strictement économiste en se tournantversdesindicateurs plus larges,ladéconvenueestaussiaurendez-vous. Entre 1999 et 2008,la Picardie passe de la 20ème place à la 21éme, juste devant le Nord-Pas de Calais pour ce qui concerne l'IDH2 (un indice de développement humain quelque peu simplifié) et reste avant dernière région française pour ce qui est de l'ISS, l'indicateur de santé sociale.

 

Si l'onexamine la liste des divers indices spécifiques qui constituent ces indicateurs composites, on retrouvela même tendance àla dégradation. Le chômage augmente et le chômage de longuedurée aussi. Le rapportinter-décile qui mesure les inégalités passe de 5,2 à 5,4 alors même que la prise en compte des très hauts revenus lui échappe enpartie.Le nombre de médecins généralistes pour 100000 habitants passe de 142 à 135...

 

Les exemples abondentet vont quasimenttousdans le même sens, qu'ilsconcernentlasanté,le logement,le liensocial ouencoreles conditions de vie.

 

Pendant ce temps, l'oeil gauche rivé sur le montant de la dette pendant que l'oeil droit lorgne vers les fonds européens, le conseil régional se révèle incapable d'évaluer sérieusement sa propre politique. Ilfaut dire que leCESER ne l'y incite guère et si le soucis de mesurer l'impact réel des actions entreprises transparait quelques fois dans nos débats de commissions, au final on n'en trouve jamais la moindre trace dans nos avis.

 

Que reste-t-il alors a dire, face à cette politique qui a échoué et qui continue d'échouer? On retiendra quelques aspects positifs, que la FSU soutient : la politique ferroviaire, malgré une convention entre la Région et la SNCF bien discutable, l'effort annoncé pour lutter contre l'illettrisme, ... Oui, un SCORAN même tardif pourrait être utile, tout comme un service public régional de l'efficacité énergétique.... encore faudrait-il qu'il s'agisse d'un véritable service public et qu'il obtienne les moyens nécessaires aux ambitions affichées... ce dont vous me permettrez de douter....

 

Chers collègues,

 

Il ne suffit pas de multiplier les aides aux entreprises pour faire une bonne politique. Dans l'immédiat la Picardie décroche par rapport aux régions dynamiques... elle est à bout de souffle... il manque un grand dessein...Est-ce une raison suffisante pour ne rien changer et poursuivre ce qui ne marche pas?

 

La FSU votera contre l'avis.

 

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19 novembre 2014 3 19 /11 /novembre /2014 15:45

Les conseillers étaient venus nombreux ce mardi pour écouter le Recteur non seulement préciser la situation du système public d'éducation quelques semaines après la rentrée mais aussi se livrer à un exercice de projection, en commentant l'étude réalisée par l'INSEE et intitulée "Les lycéens en Picardie : Etat des lieux et perspectives d'ici 2040".

 

Pour aller vite, deux faits s'imposent :1) il y aura en Picardie autant de lycéens en 2040 qu'aujourd'hui, à quelques unités près; 2) leur répartition territoriale sera considérablement modifiée.

 

La stabilité de l'effectif sur l'ensemble de la période -qui passe néanmoins par deux maxima en 2018 (+3000 élèves) et 2025 (+4000 élèves)- conduit le Recteur à défendre la stabilité des moyens : aucune nouvelle construction de lycée ne sera entreprise. Très bien, mais cette focalisation sur le bati évite surtout de répondre à une autre question : qu'en sera-t-il des moyens humains, dans une Picardie toujours à la traîne?

 

Les évolutions contrastées selon les territoires (hausse le long de l'autoroute Beauvais-Amiens et dans le Sud-Oise, forte diminution dans la Picardie maritime, le nord de l'Aisne et Amiens-métropole) conduisent le Recteur à une autre conclusion : la mise en réseau des établissements, qui apparaît ainsi comme le moyen d'optimiser les moyens existants. Au détriment d'une proximité, sans doute plus nécessaire en Picardie qu'ailleurs, compte tenu du public populaire qui la caractérise.

 

Quant à l'Education prioritaire, elle sera simplifiée. Une seule dénomination (plus de REP et de REP+) et une seule procédure, certains établissements pouvant sortir du dispositif. Mais le Recteur s'est voulu catégorique : aucun établissement ne sera déclassé pour des raisons d'économie. Seulement si le public se modifie au point de ne plus justifier le classement. On verra ce qu'il en est assez rapidement. Quant à la provenance des moyens: on ne déshabillera pas une nouvelle fois Pierre pour habiller Paul et les REP ne financeront pas les REP+. Nous voilà complètement rassurés.

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 20:30

Le CFR de la FSU- PICARDIE a débattu de la réforme territoriale et a pointé les dangers d'un projet, qui, articulé autour des trois axes que sont la mise en avant des métropoles, la fusion des régions et la dilution des départements, conduit à affaiblir l'Etat, à marginaliser les zones rurales et à éloigner encore un peu plus le citoyen des centres de décision.

 

C'est pourquoi la FSU-Picardie se prononce pour le maintien de la Picardie dans ses frontières actuelles.

 

Ci-dessous le communiqué du CFR :

L'annonce par le président de la République d'une réforme territoriale à marche forcée, contradictoire avec les mesures déjà prises, notamment pour ce qui concerne les départements, et sans aucune consultation politique des citoyens constitue un véritable déni de démocratie.

 

Après des mois d'atermoiements, ce qui apparaît aujourd'hui comme le projet final articulé sur trois axes (mise en avant des métropoles, fusions de régions, dilution des départements) dont la combinaison est déclinée différemment selon les régions, n'obéit à aucune logique précise, ni aucun autre objectif qu'une fuite en avant politique et la réduction des dépenses publiques.

 

Ainsi, dans le cadre de régions majoritairement élargies :

 

- l'organisation territoriale donnant un rôle considérable aux métropoles obéit à une conception polarisée de l'espace régional et national conduisant à une marginalisation des zones rurales et péri-urbaines, qui sont précisément celles dans lesquelles les populations se sentent les plus mises à l'écart et déclassées, ainsi qu'en témoignent les résultats des dernières élections ;

 

- la disparition des départements comme structures de démocratie locale, bien qu'elle soit perfectible à ce niveau, conduirait au maintien, sous une forme ou sous une autre, de structures intermédiaires de même type, mais strictement technocratiques et ne présentant pas de garanties de transparence. Ce processus peut tendre aussi bien vers une vraie recentralisation des fonctions jusque là dévolues aux départements que vers leur dilution dans le local ;

 

- enfin, les fusions de régions elles-mêmes qui apparaissent comme l'arbre cachant la forêt, suscitent de nombreuses interrogations tant elles semblent obéir à des logiques diverses et peu compréhensibles, allant du maintien en l'état jusqu'à la création de régions dépassant les 70 000 km2 et la douzaine de départements. Ces interrogations conduisent même certains à remettre en débat le démantèlement ou le redécoupage éventuel de certaines régions.

 

Au final, et dans la plupart des cas, elle aboutirait à un éloignement des citoyens des lieux et centres de décision.

 

Pour ce qui concerne la Picardie et son avenir, la FSU régionale se positionne pour le maintien de notre région. Aucune option n’est envisagée, pas plus le démantèlement que la fusion avec le Nord-Pas-de-Calais, les Normandies ou la Champagne-Ardennes n'étant de nature à répondre aux problèmes spécifiques de notre région qui relèvent en grande partie de l'absence d'une politique volontariste de l'Etat.

 

La Picardie est en difficulté, elle l'est par sa situation économique, par le démantèlement de son industrie, mais aussi par la faiblesse de l'investissement éducatif qui la prive d'une main d'oeuvre qualifiée, susceptible de créer les conditions d'un redémarrage économique. Les responsabilités en sont partagées: rappelons, pour ne prendre qu'un exemple, que l'Etat a supprimé près du quart des postes d'enseignants du second degré depuis 2002 et que la dépense régionale par lycéen est inférieure à la moyenne française.

 

Si l'annonce de la fusion de notre région devait être suivie d'effet, elle constituerait sans nul doute une étape supplémentaire dans l'adaptation de l'organisation territoriale à une nouvelle réduction du rôle de l'Etat, de la place des politiques publiques et en définitive des services publics en Picardie.

 

Enfin, la FSU estime que la réforme territoriale ne peut, de toutes façons, pas être transposée intégralement dans les structures de l'éducation nationale. Elle se prononce pour le maintien d'une académie d'Amiens comme structure de proximité indispensable tant pour les personnels que pour les jeunes.

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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 16:11

Retour à un climat plus serein au CESER mardi avec la discussion à propos de l'avis sur le Budget Supplémentaire de la Région. Il est vrai que les masses financières n'étaient pas énormes et que leur destination était dans la stricte continuité du Budget Primitif 2014, ce dont le collège patronal s'est bien sûr félicité.

 

Ce qui n'a guère été évoqué, par contre, c'est le résultat de cette politique, c'est à dire le décrochage progressif de la Picardie. Pourtant l'examen du compte administratif, qui était aussi à l'odre du jour, incitait à une telle analyse rétrospective.

 

Finalement l'avis sur le Budget Supplémentaire a été adopté. La CGT a voté contre et la FSU s'est abstenue.

 

Ci-dessous l'intervention de la FSU:

 

Mesdames, messieurs, chers collègues,

 

Je serai bref, avec seulement deux remarques, qui sans doute sembleront marginales à certains et qui pourtant ne le sont pas.

 

La première portera sur cet instant de vérité qu’est le compte administratif.

 

Notre CESER affirme, au travers du projet d’avis qui nous est soumis aujourd’hui, que celui-ci se caractérise par « un retour à un niveau important de dépenses d’investissement ».

 

Permettez-moi d’émettre quelques réserves, car pour peu que l’on raisonne en euros constants –et c’est évidemment la seule manière de procéder, car on ne peut comparer que des choses comparables- on s’aperçoit que les dépenses ne retrouvent toujours pas le niveau atteint à la fin de la décennie précédente. Ainsi les dépenses (hors dette) sont en réalité en recul de 14% par rapport à 2009 pour ce qui concerne le fonctionnement et de 12,5% pour l’investissement. Le rebond ne corrige pas les évolutions problématiques antérieures ; le « haut niveau » est en réalité un niveau bas.

 

Ces chiffres sont à rapprocher de quelques autres. Entre 1999 et 2011 le PIB de la Picardie a été multiplié par 1,61 quand celui du Nord-Pas-de-Calais –à l’époque bon dernier en terme de PIB/tête- l’était par 1,83 et celui de la France métropolitaine par 1,93.

 

Le PIB n’est pas tout, me direz-vous. L’indicateur de santé sociale (ISS) –indicateur composite élaboré à partir d’un panel assez large de données significatives- diverge souvent considérablement du produit intérieur et certaines régions parviennent à compenser la faiblesse de leur PIB par habitant par un bon indicateur de santé sociale. C’est par exemple le cas du Limousin, qui avec (ou malgré) un PIB/tête équivalent à celui de la Picardie est premier en ce qui concerne l’ISS. Ce n’est pas vrai pour la Picardie, qui perd sur les deux tableaux : elle est 20ème pour le PIB/tête et 21ème pour l’indicateur de santé sociale.

 

En réalité la Picardie décroche depuis 1999 et continue de décrocher aujourd’hui. On ne mène pas une politique volontariste en comptabilisant les initiatives des porteurs de projets. On ne conduit pas non plus une politique volontariste en lâchant constamment la bride aux forces du marché.

 

A force de positiver, pour ne pas avoir à réinterroger des choix anciens, des politiques qui depuis quinze ans sont inefficaces et qui continueront à l’être puisque l’on poursuit encore et encore ce qui ne marche pas, le Conseil Régional ne fait pas ce qu’il devrait faire et –pardonnez-moi- le CESER ne dit pas ce qu’il devrait dire. En définitive ce sont les picards –plus exactement les salariés picards- qui en font les frais.

 

Ma seconde remarque portera sur les politiques sectorielles. A propos de « l’espace numérique de travail », le CESER réaffirme que « l’ensemble du personnel éducatif doit être formé à cet outil ». Je souscris évidemment à cette exigence qui paraît aller de soi. Mais pourquoi les choses sont-elles si difficiles ? Pourquoi se font-elles si souvent en dépit du bon sens et provoquent-elles autant de raidissement ? Parce que la formation, pour indispensable qu'elle soit, n'est pas l'essentiel. La formation a posteriori des utilisateurs ne suffit pas. Il faut anticiper les attentes et les craintes de ceux qui auront à manier l'outil, le co-construire avec eux.

 

Il y a de ce point de vue un déficit énorme. En ce qui concerne l'ENT, il n'est pas venu à l'idée des décideurs d'associer les personnels -je parle des personnels, pas de l'institution Education Nationale- à la démarche. Il en a été de même en ce qui concerne le soi-disant « service public de l'orientation » et je pourrais multiplier les exemples. L'éloignement n'est pas un problème géographique.

 

Il y a évidemment derrière tout ça la question de la confiance, d'une confiance aujourd'hui ébranlée -on le voit élection après élection- et qu'il faut reconstruire.

 

Comment recréer de la confiance ? Par des règles, des engagements, de la réciprocité, des clauses de revoyure.... Ce dialogue patient, cet effort pour tenir compte, cette volonté de refuser l'explication trop facile (« ils sont contre parce qu'ils n'ont rien compris »), tout cela fait aujourd'hui défaut. Et c'est sans doute une faille supplémentaire dans la politique régionale picarde. Là aussi le CESER est étrangement silencieux.

 

Chers collègues,

 

Le serpent est aveugle quand il fait sa mue. Le CESER nouveau a remplacé le CESER ancien et le temps de la métamorphose est révolu. Il faut maintenant ouvrir les yeux.

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 20:05

Mardi dernier, dramatisation inattendue lors du bureau du CESER de Picardie, avec rappel à l'ordre par le président et proposition de changer le règlement intérieur.

 

Rappelons d'abord les faits, quelques peu antérieurs : une commission qui se rend au Rectorat pour auditionner un inspecteur général à propos de la politique de lutte contre l'illettrisme dans l'Académie d'Amiens, deux heures ininterrompues d'une langue de bois difficilement supportable, un représentant du collège patronal qui s'emporte à propos de l'échec scolaire et qui, lorqu'il évoque les jeunes qui sortent du système scolaire sans rien, parle de "déchet". Après quoi -et c'est la partie immergée de l'iceberg- il semble bien que l'inspecteur se soit senti personnellement agressé par ces propos et se soit plaint au Recteur. D'où l'effervescence de mardi.

 

Que faut-il en penser? D'abord que chaque membre du Conseil Economique et Social est responsable, devant l'organisation qui l'a désigné, des propos qu'il tient et des questions qu'il évoque. En dehors de celle-ci, il n'appartient à personne de décider qui est respectueux des convenances (les allemands ont un beau mot pour cela : salonfähig) et quelles sont les convenances à respecter. Légiférer au niveau du réglement intérieur conduirait inévitablement un CESER déjà bien timoré -je pense à ces collègues qui régulièrement interviennent pour "positiver nos avis- à une forme d'autocensure tout à fait préjudiciable. Les faits sont les faits; ils ne sont ni de gauche ni de droite; en eux mêmes ils ne sont ni positifs ni négatifs, ils sont, tout simplement. Et l'interprétation en est libre.

 

D'ailleurs ce type d'incident est rare et il ne faudrait pas qu'au niveau du CESER la crainte de déplaire l'emporte sur la volonté d'être utile. Les questions -même celles qui fâchent- doivent d'autant plus pouvoir être posées que les auditions ne sont pas publiques. La question de l'échec scolaire est une vraie question et, au-delà de la maladresse quant à la forme, elle méritait d'être posée. Quant à l'indignation de l'inspecteur, elle montre surtout la conception "très hiérarchique" du dialogue tel que le conçoit l'Education Nationale et la difficulté à mettre en place dans ce ministère des évaluations sérieuses,contradictoires et éventuellement partagées. De ce point de vue l'incident en dit plus sur l'Education Nationale que sur le CESER.

 

Cela permet de répondre aussi à ceux qui ont évoqué le risque de populisme. On ne combat le populisme ni avec l'éteignoir ni avec les arguments d'autorité. Bien au contraire. Dans les temps difficiles que nous vivons aujourd'hui, l'extrème-droite se nourrit des connivences, des arrangements entre puissants, de ces petites infractions à la vérité, que l'on nomme aujourd'hui communication ou "éléments de language" et qui discréditent autant celui qui les écoute que celui qui les utilise. Il y a dès lors -pour tous ceux qui souhaitent endiguer le flot qui monte- un devoir de lucidité. Une exigence, dont même le CESER ne saurait s'affranchir.

 

 

 

 

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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 18:13

Le CFR de la FSU se réunira le jeudi 19 juin 2014 au local du SNES, 25 Rue Riolan à Amiens.

 

L'ordre du jour comporte les points suivants:

 

De 9h30 à 12h30 : questions régionales

Point 1 : Quelle position de la FSU sur le redécoupage régional et l’avenir de la Picardie.?

Point 2 : Les élections professionnelles, quels sont les CT où les SN de la FSU doivent présenter des listes, quels plans de campagne sont mis en route. ?.

Point 3 : Quelle campagne fédérale régionale pour les élections professionnelles ?

 

14h à 17h : Réunion des SN par secteur de CT pour définir leur campagne en articulation avec ce qui a été défini le matin.

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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 06:17

Le Ceser s'est réuni en assemblée plénière le 21 mai. Il s'agissait d'examiner l'utilisation par la Région des fonds européens affectés à la Picardie, dont la gestion ne relève plus désormais de l'Etat mais du Conseil Régional, et l'exercice était largement tronqué. En effet les marges de manoeuvre étaient particulièrement minces, Bruxelles ayant déterminé de façon très précise ses priorités en amont, dans le cadre de la Stratégie Europe 2020.

 

Dans ces conditions les recommandations du CESER en direction de la Région pouvaient prendre trois orientations : examiner l'impact global prévisible de ces fonds sur la Picardie compte tenu des priorités européennes, examiner leur affectation dans le détail (les priorités régionales au sein des priorités européennes), examiner les problèmes de gouvernance et de méthode que pose cette nouvelle compétence de la Région. Force est de constater que le CESER a choisi de s'en tenir à l'examen de l'affectation détaillée des fonds, évitant ainsi les questionnements iconoclastes sur l'échec de la stratégie de Libonne.

 

La partie patronale, fidèle à son habitude de faire une déclaration du collège 1, a apporté un appui enthousiaste à des orientations que le lobbying du Medef a largement inspiré. La CFDT a brandi le spectre du populisme sans s'interroger sur le type de politiques qui contribue à le renforcer.

 

Mais les vraies questions ont été posées par la CGT et la FSU. Pourquoi continuer dans le droit fil de la stratégie de Lisbonne, dont tout le monde s'accorde à reconnaître l'échec ? Pourquoi l'agenda social qui figure dans les engagements de Bruxelles n'a-t-il pas connu le moindre début de réalisation ? Pourquoi poursuivre des politiques d'austérité et des politiques non coopératives qui aggravent les difficultés qu'elles prétendent résoudre ? Et pourquoi le Ceser reprend-il à son compte ces inepties, qui ne profite qu'à une infime partie de la population ? (1)

 

Pas de réponse bien sur. Résultat du vote : 48 pour, 5 contre (CGT, FSU, UNEF).  La déclaration de la FSU est ci-dessous::

 

 

(1) La Confédération Européenne des Syndicats porte sur la Stratégie Europe 2020 une appréciation sévère : "Afin de transformer Europe 2020 en un modèle de réussite, il faut d'abord et avant tout mettre un terme à la politique d'austérité et élaborer une deuxième politique plus appropriée en faveur de l'emploi, de la recherche et de l'innovation, de l'éducation, de l'allègement de la pauvreté et de la lutte contre les changements climatiques. Le semestre européen accorde la priorité principale à l'assainissement budgétaire et n'a pas d'effet positif sur les objectifs de 2020."

 

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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 18:16

Les manoeuvres en coulisses vont bon train, et ceux qui hier encore étaient les défenseurs intransigeants de la Picardie dans ses limites actuelles cherchent aujourd'hui à nous vendre une fusion avec une région voisine, tout en étant incapables de nous dire pourquoi. Car les arguments ne sont pas légions. Ils sont au nombre de deux : les économies d'échelle et la suppression des "doublons". Examinons les successivement.

 

Les économies d'échelle sont un concept hérité de l'analyse micro-économique, avec une entreprise qui utilise des facteurs de production (en général le capital et le travail) pour produire un bien donné; on considère qu'il y a des économies d'échelle, lorsque l'augmentation simultanée et dans les mêmes proportions des deux facteurs de production permet d'accroître la production de manière plus que proportionnelle. C'est loin d'être un phénomène général; il existe aussi des deséconomies d'échelle.

 

On voit néanmoins combien ce modèle -déjà bien trop simpliste pour l'entreprise- est éloigné de la question qui nous préoccupe. Il n'est d'ailleurs absolument pas validé empiriquement : quelle que soit la mesure utilisée (le nombre d'habitants, le PIB, la superficie....), on ne trouve aucune correlation entre l'efficacité économique et la taille des régions ou des territoires. D'ailleurs si les économies d'échelles étaient aussi évidentes, elles constituerait une condamnation sans appel de toute décentralisation.

 

Le second argument est celui des doublons : la réduction du nombre de régions permettrait de supprimer des structures. Notons d'abord que les gisements à faire de ce point de vue sont infiniment plus important du côté des communes (1); la fusion des régions ne rapporterait pas grand chose. Notons ensuite que les structures en question correspondent à des activités, à des services à la population, et à moins de penser que nos territoires sont sur-administrés (2) et fournissent des services inutiles, la suppression de ces doublons se traduira inévitablement par une dégradation des services en question. N'oublions pas enfin que ces soi-disant doublons correspondent à des emplois et que ce serait quand même une drôle de réforme territoriale que celle qui se traduirait par une nouvelle hausse du chômage (3).

 

Rien ne plaide donc de façon incontestable en faveur du rattachement de la Picardie à une région voisine. Certes une région plus vaste disposerait de masses financières plus importantes, mais qui correspondraient aussi aux attentes accrues d'une population plus nombreuse, d'autant que rien ne garantirait une utilisation équitable, au service de tous les habitants et quel que soit le territoire. Car dans le cadre de la course des territoires à l'attractivité, dans laquelle s'inscrit la réforme territoriale, le risque est grand d'une captation des moyens par les métropoles -Lille, Rouen et surtout le Grand Paris-considérablement renforcées par la réforme déjà votée. La Picardie serait alors doublement perdante.

 

(1) Les communes font 62% des dépenses de personnel; les régions %.

(2) On sait ce qu'il en est de la Picardie, dont le taux d'administration (emplois publics pour 1000 habitants) s'élève à 78 contre 85 au plan national (INSEE Picardie Analyse n° 86).

(3) Certains souhaitent évidemment faire de la réforme territoriale une arme de guerre contre les services publics et l'état social en général. Voir par exemple : http://www.ifrap.org/Fusion-des-regions-quel-impact-pour-la-SNCF,14151.html

 

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6 mai 2014 2 06 /05 /mai /2014 18:34

Lors du Bureau du CESER d'aujourd'hui nous avons assisté à un retournement assez spectaculaire. Le Bureau du CESER, jusque là arc-bouté sur une position "Touche pas à ma Picardie", a totalement viré de bord. Le Président nous a tenu le raisonnement suivant:

1. la formulation Valls à propos de la fusion des régions n'a pas du tout suscité la même indignation que le projet du gouvernement précédent;

2. les fusions vont donc se faire;

3. pour défendre efficacement la Picardie, il faut se placer dans l'hypothèse d'une fusion inévitable et ne plus chercher à s'y opposer.

 

Le CESER serait même disposé à participer à une commission bipartite, constitué de conseillers régionaux et de membres du Conseil Economique et Social, pour examiner les diverses possibilités et les avantages et inconvénients de chacune d'entre elles.

 

Pour la FSU une telle démarche est absolument prématurée, puisqu'on ne connait ni les intentions du Conseil Régional ni les contours exacts de la réforme territoriale. C'est prendre le risque de cautionner une fusion n'allant pas dans le sens de l'intérêt des populations, puisque certains parlent d'ores et déjà de "redistribution de toutes les fonctions autres que régaliennes". Le démantèlement de l'Etat en lieu et place du démantèlement de la Picardie.

 

La FSU ne saurait souscrire à un redécoupage territorial dont l'objectif réel serait la mise en place de l'Etat minimal sous prétexte de régionalisation et de rationalisation.

 

La question est d'autant plus décisive que le Président de la République vient encore une fois de rebattre les cartes en annonçant le report des élections régionales. Comme les référendums régionaux ne seront qu'indicatifs, cela veut dire que les Français ne pourront pas vraiment se prononcer sur un changement institutionnel plein de dangers.

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