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La FSU...

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"La FSU fait sienne la conviction que notre époque est celle d’une prise de conscience par les peuples de l’unité de leur destin. Nombre de biens et de services sont appelés à entrer dans le patrimoine commun de l’humanité, ce qui appelle une large appropriation sociale et la mise en oeuvre de services publics à tous niveaux." (Congrès de Lille, 2010).

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31 décembre 2016 6 31 /12 /décembre /2016 08:16

L'égalité entre hommes et femmes est un principe. Elle n'a donc pas à être justifiée. Mais cela ne doit pas en faire le prétexte de toutes les régressions, y compris les plus inacceptables.

 

C'est pourquoi on lira avec intérêt l'article de France-Stratégie intitulé "Le coût économique des discriminations", en particulier l'extrait suivant (P. 10-11), dont la caractéristique principale est la dose inhabituelle de cynisme qu'il véhicule : "A l'échelle de l'économie, une réduction des discriminations sur le marché du travail revient à une augmentation de la population active, en y intégrant de nouvelles personnes susceptibles de travailler. L'augmentation de cette offre de travail aboutit à une réduction du coût du travail, donc du coût de production des biens et services.

 

Un nouveau point d'équilibre est atteint, où l'emploi est moins rémunéré en moyenne mais mieux partagé (gain pour les discriminés) et où le niveau de production est plus élevé (gain collectif).

 

La population de référence est perdante à court terme, au sens où le salaire baisse sans que son taux d'emploi augmente. A long terme néanmoins, l'ajustement à la hausse du stock de capital permet EN PRINCIPE (c'est moi qui souligne) un accroissement supplémentaire de la production et un retour des salaires vers leur niveau initial".

 

Voilà une marche vers l'égalité qui va plaire au Medef, où l'égalité de genre est un simple prétexte à l'accentuation du déséquilibre sur le marché du travail et où la femme constitue le nouveau "lumpenproletariat" dont l'unique mission est de peser à la baisse sur les salaires

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13 décembre 2016 2 13 /12 /décembre /2016 06:36

"Nous savions que ne nous ne serions pas entendus, et nous ne l'avons pas été". C'est ainsi que l'on peut résumer la séance plénière du CESER consacrée au CPRDFOP, c'est à dire au Contrat de Plan relatif à la formation professionnelle, pour aller vite.

 

C'est vrai qu'il était difficile faire bouger les lignes : le CESER avait eu un débat identique sur bien des points quinze jours avant et n'allait pas se déjuger d'une part, et d'autre part le document proposé au vote était le résultat des travaux du CREFOP, auxquels avaient collaboré la plupart des organisations représentées au CESER, notamment du côté syndical.

 

Il n'en demeure pas moins que le résultat est alarmant. Peut-on envisager l'avenir de la formation professionnelle, qu'elle soit initiale ou non, sans poser la question de l'emploi ? Peut-on faire de l'apprentissage "la voie royale" (le terme a été utilisé) de la formation professionnelle sans en examiner sérieusement les multiples limites ? Peut-on réduire "l'innovation pédagogique" aux aspects clinquants du numérique et des MOOC sans vérifier si ce type de dispositifs convient aux spécificités des publics auxquels on entend s'adresser ? Peut-on se contenter, pour lutter contre l'échec scolaire, d'un socle commun de connaissances, qui ne fait pas l'unanimité loin de là, et dont on sait qu'il constitue un objectif inatteignable compte tenu de l'état de l'Education Nationale aujourd'hui ? Peut-on réduire la lutte contre l'illettrisme et le décrochage à une accumulation de dispositifs partiels et terriblement coûteux sans s'interroger sur les causes de ces phénomènes et sans en envisager sérieusement la prévention ? Peut-on accepter que les valeurs d'un groupe social limité -ce que l'on nomme pudiquement "l'esprit d'entreprise- soit mis en exergue et devienne un objet d'éducation, en contradiction complète avec le principe de laïcité ?

 

On pourrait multiplier les questionnements de ce type, que le CESER n'a pas souhaité entendre, préférant la bienséance et le doux ronron d'une assemblée légitimiste et ne dérangeant personne. Peine perdue. Ces questions ne sont tranchées qu'en apparence; nous les reverrons. Comme ces poussières que l'on glisse indéfiniment sous le tapis pour ne plus les voir et qui réapparaissent toujours.

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2 décembre 2016 5 02 /12 /décembre /2016 04:24

"Anne, ma sœur Anne... ne vois-tu rien venir?"

 

Examiné par le CESER voilà quelques jours, le Rapport d'Orientation Budgétaire n'avait pas permis d'identifier clairement quelles étaient, secteur par secteur, les économies que le Conseil Régional entendait réaliser. Chacun attendait donc le Budget Primitif pour en savoir plus et identifier clairement la politique du président Bertrand.

 

Les documents viennent d'être fournis et, s'ils mettent bien en avant ce que la nouvelle équipe entend faire et que l'ancienne ne faisait pas, ils ne permettent pas réellement de savoir quelles actions seront abandonnées suite à la réduction des dépenses : moins 100 millions d'€ pour les dépenses de fonctionnement et moins 50 millions pour les dépenses d'investissement.

 

Tout cela montre le crédit limité qu'il convient d'accorder à la volonté de transparence en permanence affirmée par le nouvel exécutif régional. C'est la question de la sincérité de ce Budget Primitif qui est posée. Et dès lors celle de l'attitude du CESER. Faut-il en effet donner un avis et faire des recommandations quand on ne dispose pas des éléments nécessaires pour cela ?

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25 novembre 2016 5 25 /11 /novembre /2016 07:58

Malgré un ordre du jour particulièrement chargé, la séance du 22 novembre se termina dans les délais souhaités. Il faut dire que tout avait été fait pour cela : adoption par paquet des amendements validés par la commission, limitation du temps d'intervention, vote sans débat en ce qui concerne les deux voeux.... Autant de mesures techniques qui mises bout à bout engendrent un processus mortifère, qui vide la plénière de son contenu et dessaisit l'assemblée de l'essentiel de ses prérogatives.

 

Les deux voeux furent adoptés sans problème. Tout juste mentionna-t-on -en passant- que le choix du Partenariat Public Privé n'était sans doute pas le plus judicieux pour le contribuable, et que le soutien du CESER au barreau de Roissy se faisait dans un contexte lourd de menaces pour des petites lignes peu rentables... Quant aux réserves de nombreux chercheurs face à la procédure de sélection des Idex par un comité d'experts, dont beaucoup n'ont rien à voir avec le monde universitaire et dont quelques uns sont à la limite du conflit d'intérêt, on n'en saura rien. Le débat avait eu lieu en commission et l'heure était venue de mettre le couvercle sur les doutes et les inquiétudes.

 

Le débat sur l'avis à propos du financement de la formation professionnelle se limita à une succession d'amendements, dont beaucoup émanaient du groupe de concertation FSU - Solidaires et avaient été repris sous une forme ou une autre par la commission d'amendement. Il s'agissait de défendre le caractère certifiant des formations dispensées, de créer les conditions favorables aux apprentissages en tenant compte des spécificités de chacun des publics, d'éviter les dérives visant à sortir la formation professionnelle du temps de travail.... bref de limiter les dérapages. Un seul amendement fut réellement débattu : celui qui proposait de retirer toute référence à "l'esprit d'entreprise". Pour le monde du travail, c'était essentiel. Et c'était bien sûr inacceptable pour le MEDEF, dont c'est le cheval de bataille depuis des années.

 

Notre groupe de concertation rappela le principe de laïcité, qui vaut pour l'ensemble du service public, et qui est la garantie de la pluralité de nos valeurs. "Les valeurs relèvent de la conscience de chacun. On a libéré la formation de l'influence des curés, ce n'est pas pour voir arriver les soutanes du MEDEF". L'hégémonie du patronat dans l'assemblée ne permettait évidemment pas de renverser la tendance, mais, à la surprise générale, notre amendement obtint plus de quarante voix.

 

Globalement l'avis restait tout de même très imprégné par la pensée patronale, avec comme finalité une prise de contrôle des entrepreneurs sur les objectifs, les publics et les contenus de la formation professionnelle, au travers du CREFOP. Et bien sûr, le caractère marchand des organismes de formation, qui génère le "dumping éducatif" n'était en rien remis en cause. Notre groupe de concertation a logiquement voté contre.

 

Mais c'est lors de l'avis sur le Rapport d'Orientation Budgétaire (ROB) que l'on atteignit des sommets (Cf. "Science molle, très molle"). Incapable de se détacher de la rhétorique de l'exécutif actuel, comme il n'avait pas su prendre de la distance par rapport au précédent, le CESER rendit un avis incolore, inodore et sans saveur, ignorant purement et simplement les conséquences macroéconomiques de la politique restrictive de Xavier Bertrand. Pas un mot sur l'influence tout à fait exagérée du cabinet Ernst & Young sur les choix de la Région. Pas un mot sur l'absence de stratégie allant au-delà du simple désendettement. Pas un mot sur le caractère visiblement défensif de la GPEC préconisée. Et rien non plus sur l'absence complète de toute mesure en faveur de la "promotion du travail"...

 

"L'amélioration de la situation globale des Hauts de France" n'est pas pour demain.

 

La déclaration du Groupe de Concertation FSU-Solidaires, à propos du financement de la formation professionnelle :

 

Mesdames, messieurs, chers collègues,

 

Les discussions sur le rapport-avis qui nous est présenté ce jour à propos du financement de la FP ont permis d'intégrer un certain nombre d'améliorations.

 

Elles concernent notamment :

 

  • les objectifs de formation : il doit s'agir d'une formation qualifiante, qui ne soit pas une simple adéquation -réductrice et dangereuse- à l'emploi, une formation qui vise tous les publics, les salariés ayant un emploi ne devant pas être les oubliés d'orientations soi-disant volontaristes pour les publics éloignés de l'emploi ;

 

  • la conception même de la formation : elle doit être pédagogiquement innovante et continue dans la carrière ; elle doit être prise en charge collectivement et non pas individuellement par les acteurs concernés ; elle doit réintroduire une dimension collective et tenir compte des spécificités de chacun des publics ;

     

  • les moyens qui seront alloués à cette politique, car sinon les principes énoncés en resteraient au seul stade des principes.

 

Ces améliorations du texte initial -et nous avons travaillé dans ce sens- contribuent à limiter les risques de dérives et les reculs, ce qui était essentiel pour nos deux organisations.

 

Il n'en demeure pas moins que -et on ne le dira jamais assez- : la formation ne crée pas d'emplois, et en l'absence d'un nombre suffisant d'emplois disponibles, elle contribue seulement à alimenter une masse de salariés, peut-être employables, mais restant non employés.

 

Par ailleurs la formation professionnelle n'a pas plus que la Formation Initiale à façonner les esprits dans un sens ou un autre et certainement pas dans le seul sens d'un esprit d'entreprise, véritable réduction voire négation de l'esprit d'initiative.

 

Enfin et surtout ce rapport sur le financement ne sort pas les organismes de formation de la logique de concurrence. Là se trouve la racine de l'essentiel des maux évoqués et que les préconisations prétendent résoudre : prise en charge et financement, pérennité du système, accessibilité et continuum, maillage du territoire,…

 

Le secteur de la formation professionnelle mériterait autre chose que le marché, la délégation de service public ou le subventionnement fluctuant. C'est pourquoi nous nous prononçons pour un grand Service Public de la formation continue aux personnels stables, montrant enfin la volonté des pouvoirs publics de réaliser l'investissement indispensable pour tous nos concitoyens avec ou sans emploi, pour continuer à former à la fois l'individu, le citoyen et le travailleur dans notre monde en mutation.

 

Nous n'approuverons pas le projet d'avis.

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25 novembre 2016 5 25 /11 /novembre /2016 05:50

On savait déjà que l'économie n'était pas une science dure, avec un paradigme unique et des conclusions définitives et partagées... mais on ne la savait pas molle à ce point, d'où l'intérêt de la démonstration sans appel du CESER des Hauts de France.

 

De quoi s'agit-il? Appelé à se prononcer sur le Rapport d'Orientation Budgétaire, il commence par reprendre à son compte -dans une démarche faussement keynésienne- l'affirmation du rapport : du fait de l'alignement de la taxe sur les certificats d'immatriculation, "ce sont près de 100 millions d'€ qui sont injectés dans l'économie régionale, à travers à la fois le pouvoir d'achat des habitants et les marges de manœuvre des entreprises". Le propos est discutable, car ces 100 millions ne viennent pas de nulle part, mais admettons. Les dépenses de la Région stimulent l'économie régionale, car les dépenses des uns sont les revenus des autres.

 

Là où cela devient curieux, c'est que, pour le CESER du moins, ce mécanisme ne fonctionne que dans un sens. N'oublions pas en effet que dans le même temps, le président BERTRAND annonce sur l'ensemble du mandat une réduction de l'ordre de 500 millions de la dépense de la collectivité territoriale. Certains se sont donc inquiétés : une telle réduction de la dépense ne risquait-elle pas de provoquer un ralentissement économique, car elle induit des revenus en moins pour les acteurs économiques régionaux? Eh bien non. L'assemblée a majoritairement rejeté un amendement dans ce sens.

 

Pour les Hauts de France, la route à suivre est donc toute trouvée : augmenter les dépenses d'un côté (par exemple les aides aux entreprises), ce qui accentuera la croissance et les réduire ailleurs (par exemple les dépenses sociales), ce qui n'aura aucun effet récessif.... le tout à coût zéro. De telles perspectives méritent au moins le Nobel pour les rapporteurs, non ?

La déclaration du Groupe de Concertation FSU-Solidaires :

 

Mesdames et messieurs, chers collègues,

 

Ce qui est intéressant avec le président Bertrand, c'est qu'il explicite les raisonnements économiques qui sous-tendent sa politique. Cela permet d'en mesurer à la fois la légèreté et le côté pernicieux.

 

Ainsi peut-on lire dans le ROB : "Sur la durée du mandat, du fait de la diminution de la taxe sur les certificats d'immatriculation, ce sont près de 100 M€ qui sont injectés dans l’économie régionale, à travers à la fois le pouvoir d’achat des habitants et les marges de manœuvre des entreprises".

 

Cette affirmation revient à considérer que, dans le cas du maintien de l'impôt, la collectivité n'aurait fait aucun usage de ces 100 millions qui auraient vraisemblablement disparus dans les sables de la Baie de Somme. Nous savons tous ici qu'il n'en est rien. Ces 100 millions auraient réintégré le circuit économique sous forme de dépenses d'investissement, de prestations sociales, de dépenses de fonctionnement, qui auraient tout autant constitué des revenus pour les habitants et pour les entreprises.

 

Compte tenu de la financiarisation de l'économie et de l'extrême timidité des entreprises à investir qui en résulte, compte tenu de la propension des hauts revenus à placer plutôt qu'à dépenser, la démarche de Xavier Bertrand revient en réalité à troquer des dépenses collectives certaines contre des dépenses individuelles qui le sont beaucoup moins.

 

Il faut regretter que notre CESER reprenne intégralement à son compte cette rhétorique de campagne électorale.

 

Pour nos deux organisations la caractéristique première du ROB c'est son côté récessif, que nous avions déjà dénoncé lors du ROB précédent et qui se confirme aujourd'hui. Ce n'est pas en rajoutant l'austérité régionale à l'austérité nationale que l'on sortira les Hauts de France du marasme ambiant.

 

La seconde caractéristique c'est l'absence de stratégie. Les orientations qui nous sont proposées se limitent à une politique de désendettement de l'institution régionale, pour soi-disant lui redonner des marges de manœuvre, et sans que l'on nous dise clairement à quoi ces marges doivent servir. La crise actuelle serait donc exclusivement une crise de surendettement ? Personne n'ose aller aussi loin que cela. Sauf peut-être l'IFRAP.

 

En réalité ce qui intéresse les nordistes et les picards, ce n'est pas l'épargne brute ou nette de l'institution régionale, mais le recul du chômage, de la précarité, une situation enfin décente pour les jeunes, l'amélioration des conditions sanitaires dans la grande région....

 

De ce point de vue, et c'est la troisième caractéristique, on ne voit aucun lien entre la « promotion du travail », qui serait l'obsession de l'exécutif régional et le rapport d'orientation budgétaire. Former les jeunes n'est utile que si on a des emplois à leur fournir. Aider les entreprises ne les fait investir que si elles ont les commandes correspondantes.

 

Alors on nous dit -le CESER nous dit- il n'est pas possible de faire autrement à cause de l'endettement, et l'on évoque inévitablement la capacité de désendettement.

 

Mesdames et messieurs,

 

on comprend parfaitement que la finance souhaite un retour sur investissement rapide. Mais il n'est pas irrationnel d'emprunter sur vingt ans quand on réalise des investissements dont la durée de vie est de trente, comme c'est par exemple le cas en ce qui concerne l'acquisition de matériel ferroviaire. Les régions font des investissements longs et doivent pouvoir les financer par des emprunts à long terme.

 

Tout cela montre en réalité l'ineptie des politiques menées depuis des années sous la houlette de l'Union Européenne et qui ont conduit les peuples à se dessaisir des leviers budgétaires et monétaires, qui manquent cruellement aujourd'hui.

 

Je finirai en citant celui qui fut mon professeur : « Ce qu'il faut d'empathie et de compassion pour conduire une bonne politique semble avoir laissé la place à la seule volonté de satisfaire aux contraintes d'une pseudo-vertu ». Sans doute pensait-il à notre CESER.

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12 octobre 2016 3 12 /10 /octobre /2016 13:07

Deux questions étaient à l'ordre du jour de cette plénière du 11 octobre : l'avis du CESER sur la décision modificative du budget 2016 et celui à propos du calcul de la dotation octroyée aux lycées, avec un point commun dans les deux cas : l'extraordinaire indigence des éléments fournis par le nouvel exécutif.

 

​Concernant la DBM c'est un avis sévère pour l'équipe de Xavier Bertrand qui fut adopté, et que l'on peut résumer par l'extrait suivant : "les conseillers ont ici l'impression d'un recours à un discours à caractère incantatoire..." En réalité, on commence à voir que derrière une soi-disant volonté de rupture, il n'y a ni analyse de la situation économique ni stratégie cohérente, simplement de l'affichage... ce' qui interroge aussi la pratique d'un CESER qui par rapport à l'exécutif.n'a pas toujours su garder la distance qu'il convenait à une assemblée indépendante de l'exécutif.

 

Concernant le calcul de la dotations aux EPLE, le groupe de concertation FSU-Solidaires a beaucoup bataillé pour améliorer un texte initial passant à côté de questions aussi cruciales que le lien entre échec scolaire et origine sociale des élèves ou une autonomie des établissements se résumant souvent à celle du chef d'établissement (et encore). Même si le texte final ne répond pas entièrement à nos attentes, il constitue un progrès. Presque tous nos amendements ont trouvé une traduction dans le texte d'un avis qui réaffirme la nécessité d'une vraie politique en faveur des lycées et d'une évaluation de celle-ci. Le texte a donc été adopté à l'unanimité moins les voix de la CGT qui a préféré rejeter -du fait de l'indigence des éléments fournis par l'exécutif- un texte qui tout de même dénonçait cette indigence.

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9 octobre 2016 7 09 /10 /octobre /2016 14:22

Les intentions du nouvel exécutif en matière de dotations aux lycées commencent à être connues : en deux mots, une considérable réduction des moyens, camouflée partiellement par l'utilisation des réserves des établissements. On ne sait pas grand chose ni des établissements concernés (jusqu'à moins 18% pour certains d'entre eux) ni de la traduction concrète au niveau des deux académies ni des postes impactés, les documents présentés au CESER Hauts de France ne permettant pas de se faire une idée précise de la politique qu'il entend mener face aux EPLE. Toujours est-il que la plus grande vigilance s'impose....

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7 septembre 2016 3 07 /09 /septembre /2016 16:55

C'est la rentrée. Le président du CESER consulte. Il reçoit individuellement tous les animateurs des groupes de concertation pour évoquer l'avenir des CESER au-delà de la période de transition et notamment le fonctionnement  de celui des Hauts de France. Un questionnaire adressé à tous les groupes précède la rencontre.

 

Enfin, me direz-vous. Enfin un regard un peu autocritique et un minimum d'évaluation de l'action du Conseil Economique et Social au cours des années écoulées, que ce soit pendant la période des deux CESER du NPDC et de Picardie ou celle du CESER fusionné. Sauf que....

 
Sauf que la méthode interroge. Car un tel sujet aurait sans doute mérité un vrai débat, pour tenter de comprendre quelques défaillances surprenantes. Ainsi le CESER de Picardie n'a jamais débattu du décrochage de la Picardie par rapport aux régions voisine, pourtant constaté par l'INSEE dès les années quatre-vingt dix. Aucun des deux CESER ne s'est réellement penché sur la montée de la défiance, qui si elle n'est pas seulement picarde ou nordiste, n'épargne pas la région.
 
Ce débat n'aura sans doute pas lieu et c'est dans une toute autre direction que s'oriente la consultation. Ce qui intéresse ceux qui ont conçu l'espèce de QCM digne des petites classes de l'école publique, ce n'est pas la qualité, l'utilité du CESER, sa capacité à apporter du neuf. Ils s'en tiennent à l'aspect formel des choses avec des questions qui n'en sont pas et qui laissent clairement apparaître l'objectif souhaité. Faut-il réduire le nombre de conseillers? Le prochain Bureau devrait être composé de combien de conseillers pour être efficace? Suivez mon regard.
 
Disons le clairement, les difficultés du CESER à remplir sa mission ne tiennent pas à la soi-disant pléthore de conseillers. Elles tiennent à un fonctionnement extrèmement hiérarchisé où les décisions sont prises au sommet et répercutées vers le bas, qui transforme l'assemblée en chambre d'enregistrement, au manque d'indépendance par rapport à l'exécutif régional, à l'autocensure ("il faut positiver"), à l'éternelle urgence des travaux, au manque de réflexion transversale engendré par une commande trop étroite et à l'omniprésente hégémonie du Medef.  Tout cela fait qu'au final le monde syndical voit ses problématiques marginalisées dans une assemblée qui confond l'intérêt des hommes avec celui des entreprises.
 
La FSU réclame un vrai débat, sur le fond. Et non pas un entretien avec la présidence qui en retiendra ce qu'il lui semblera opportun de retenir. Ce débat est nécessaire pour sortir le CESER des ornières où il est embourbé. Car le CESER peut être utile, à condition de restaurer une capacité d'interpellation, qui a existé, tout au début de l'institution et qui est aujourd'hui d'autant plus nécessaire que les temps sont plus difficiles.
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4 juillet 2016 1 04 /07 /juillet /2016 07:24

Les bonnes occasions ne sont pas si nombreuses, et quand elles se présentent il ne faut pas les rater. Le CESER avait pris l'heureuse initiative d'une auto-saisine préalable au débat que doit avoir le Conseil Régional à propos du Schéma Régional d'Aménagement, de Développpement Durable et d'Egalité des Territoires (SRADDET), ce qui permettait à la seconde assemblée régionale de préciser ses attentes, à la fois en ce qui concerne les objectifs et les moyens d'y parvenir.

 

Hélas. Là où l'on pouvait attendre une mise en perspective, permettant de donner du sens à une action qui risque de rester fort éloigné des préoccupations quotidiennes de nos concitoyens, on a eu droit à un document fadasse à souhait, sans lien aucun avec la politique générale du nouvel exécutif. Comme si l'égalité des territoires ce n'était pas aussi l'égalité en face de la question de l'emploi, de l'éducation, de l'environnement ou de la santé. Comme si l'aménagement du territoire était une fin en soi et non pas un moyen. Et comme si l'on pouvait faire de la co-construction -le mot valise du moment- sans mobiliser les gens sur des projets qui leur parlent.

 

Pourtant le micro-trottoir réalisé par le CESER -eh oui, nous en sommes là- et présenté à Mme LENART, avant son intervention lors de la plénière était particulièrement édifiant. Quelle priorité pour les Hauts de France ? Les réponses ne variaient pas. L'emploi... la lutte contre le chômage. La lutte contre le chômage... l'emploi. L'aménagement du territoire au service de l'emploi : voilà un véritable outil de mobilisation...

 

Pour cela il aurait évidemment fallu un CESER qui ne se contente pas de mettre des petites croix dans les cases préécrites, avec le stylo qu'on lui tend, mais qui sache prendre de la hauteur, de la distance par rapport aux évènements.... et sans doute au MEDEF. Nous avons eu l'inverse : un CESER qui se voit comme l'associé de l'exécutif régional d'aujourd'hui après avoir été celui de l'exécutif d'hier, et dont on perçoit mal comment il fera demain pour évaluer les politiques régionales, alors qu'il sera à la fois juge et partie. 

 

La FSU s'est clairement prononcée contre une telle association contre-nature. Le CESER doit rester libre, libre de ses analyses, libre des ses objectifs, libre de ses évaluations.

 

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8 juin 2016 3 08 /06 /juin /2016 11:29

C'est un débat inattendu qui s'est engagé au CESER suite à une intervention de la CFDT, qui demandait que les amendements spontanés apparaissant au cours du débat en plénière soient systématiquement expliqués et défendus par leurs auteurs. Un principe de bon sens que la FSU soutient pleinement, qui vaut d'ailleurs aussi pour l'acceptation des amendements ou leur rejet par le rapporteur et qui est d'ailleurs conforme au règlement intérieur en vigueur aujourd'hui. 

 

Mais cette question en a fait apparaître une autre : celle du statut du rapporteur. Avec des pratiques antérieures un peu différentes dans les deux CESER des anciennes régions picarde et nordiste. Dans le NPDC, primauté au rapporteur, responsable de l'avis, qui en retenant ou ne retenant pas l'amendement, clos la discussion et laisse la place au vote de l'assemblée. En Picardie, la commission -animée par le rapporteur- instruit le dossier et clarifie le débat -y compris parfois en proposant un contre-amendement- de manière à éclairer l'assemblée, qui discute et tranche.

 

Dans le premier cas, le texte est essentiellement celui du rapporteur qui joue un rôle primordial et l'assemblée se contente d'entériner ses choix. Dans le second cas, le texte est celui du CESER tout entier; chacun peut participer à la discussion -même s'il n'est pas membre dela commission ad hoc- et au terme du débat l'assemblée peut apporter des inflexions considérables. En fusionnant les deux réglements intérieurs précédents, c'est plutôt la seconde vision que le CESER Hauts de France a retenu, permettant -et c'est heureux- un débat plus large et plus ouvert.

 

Tout cela risque d'être remis en cause à la fin de la période de transition, et il faudra être vigilant. Un CESER corseté, c'est au premier chef un CESER inutile.

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