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"La FSU fait sienne la conviction que notre époque est celle d’une prise de conscience par les peuples de l’unité de leur destin. Nombre de biens et de services sont appelés à entrer dans le patrimoine commun de l’humanité, ce qui appelle une large appropriation sociale et la mise en oeuvre de services publics à tous niveaux." (Congrès de Lille, 2010).

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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 20:39

A la veille de la fusion de la Picardie et du Nord-Pas de Calais qui sur le plan institutionnel se traduira -après sans doute une indispensable période de transition- par un Conseil Economique et Social unique pour la Grande Région, le CESER de Picardie a mis en place un groupe de travail (lequel se réunira pour la seconde fois lundi) pour réfléchir à la nouvelle gouvernance en partant des deux règlements intérieurs existants.

 

Ce travail de synthèse est évidemment nécessaire, mais il ne saurait suffire, car les textes n'existent pas hors sol, mais prennent leur sens seulement au travers d'une pratique. C'est donc le bilan des CESER qu'il convient de faire, de leur fonctionnement réel et de leur efficacité au service de la région et de ses habitants. Or en ce qui concerne notre Ceser picard, trois problèmes, aux effets pernicieux constants, peuvent être facilement identifiés : l'absence de consensus réel, le manque de temps et le refus de l'évaluation.

 

Constamment affichée comme une caractéristique positive des Ceser, la volonté de consensus ne s'accompagne jamais des efforts pour parvenir à réellement surmonter les divergences qui existent dans la société civile et dont le Ceser n'est que le reflet. Au contraire, la volonté de consensus est vue comme un préalable et non pas comme un processus en vue d'un aboutissement. Au lieu de mettre à nu les désaccords essentiels -pour tenter ensuite de proposer des mesures susceptibles de permettre une sortie par le haut- on s'efforce de les minimiser, de les faire disparaître en les noyant dans les subtilités linguistiques, comme si tout cela était seulement une affaire de mots. C'est ainsi que les interventions discordantes des uns ou des autres n'accompagnent pas les avis adoptés par le Conseil. Rien ne doit troubler l'harmonie générale...

 

Il ne faut pas s'étonner dans ces conditions que le CESER ait été incapable de mettre le décrochage économique de la Picardie depuis 1998 au coeur de ses travaux. Seuls la FSU, la CGT et depuis peu la CGPME -on peut être patron et lucide- ont attiré l'attention de l'assemblée sur la gravité de la situation. Il faut espérer que l'élargissement du rôle des CESER à l'évaluation des politiques menées qui semble sérieusement envisagé améliorera les choses, à condition qu'il ne s'agisse pas d'une simple évaluation comptable, comme on peut malheureusement le craindre et à laquelle le CESER n'apporterait rien.

 

Ce faux consensus est aggravé par le manque de temps et l'absence de travail transversal. Le manque de temps est général pour tout ce qui ne s'effectue pas exclusivement en interne : le Budget Régional, le contrat de plan, ... les auditions se limitant presque toujours à celles des acteurs institutionnels, la plupart du temps les divers services techniques du Conseil Régional explicitant -parfois avec force langue de bois- les intentions de la Région pour la période à venir.

 

C'est ainsi qu'il a été parfaitement impossible au CESER (mais l'a-il sérieusement demandé ?) d'obtenir un bilan réel et à long terme de la politique culturelle ou des multiples mesures d'aides aux entreprises. Il a été tout aussi impossible de savoir -au-delà des affirmations péremptoires- si le développement de l'apprentissage en Picardie contribuait ou non à l'égalité des chances en matière de formation ou si la "métropole en réseau" suppléait à l'absence de vraie capitale régionale. On pourrait multiplier les exemples et cela montre, hormis quelques bonnes surprises, l'insuffisance des liens avec le monde de la recherche, la focalisation sur les aspects techniques et la gouvernance et la carence du travail d'analyse.

 

Ce fait est aggravé par le manque de travail transversal. Chaque conseiller faisant partie de deux commissions seulement, seules les rares organisations disposant d'au moins trois représentants peuvent suivre dans de bonnes conditions l'ensemble des dossiers. Les autres ont tendance à se replier sur la sphère d'activité de l'organisme qui les a mandaté. Cette situation contribue aussi à renforcer au-delà du raisonnable le rôle le cabinet du président au détriment des conseillers.

 

C'est évidemment un mystère de voir le CESER de Picardie, qui comme l'ensemble des CESER repose entièrement sur la notion de parité entre collèges, ne reconnaître à ceux-ci aucun droit véritable. Ils ne participent pas à la vie réelle du Conseil et ne disposent d'aucun moyen. Il faut donc espérer que le CESER fusionné de la grande région à venir retiendra la possibilité de constituer des groupes, sur la base du volontariat, comme c'est le cas actuellement au Ceser Nord-Pas de Calais (1), et leur accordera des moyens suffisants pour fonctionner, de manière à rétablir un équilibre plus propice à un travail vraiment utile.

 

(1) Dans le Nord-Pas de Calais, chaque conseiller CESER fait partie de trois types de structures de dialogue : les commissions thématiques (2 au maximum), le groupe de concertation, dans lequel il se retrouve, sur la base du volontariat, avec des collègues qui partagent avec lui un certain nombre de préoccupations ou de positions (il y a par exemple, parmi d'autres, un groupe "économie sociale et progrès" et un groupe "associations, citoyenneté et développement") et les groupes de soutien (ceux-ci correspondent grosso modo à nos groupes de travail, mais sans être, comme en Picardie, des sous-groupes de la commission ad hoc). Cette diversité d'approche favorise le travail transversal.

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